Étant donné que la terre représente un actif économique et un moyen de substance important, elle est liée à l’identité, à l’histoire et à la culture communautaire. Les populations locales ne font, ni constatent ; ni enregistrer leurs droits sur les terres à travers l’affectation ou la régularisation. Ce faisant, elles n’ont aucun moyen efficace de prouver leur occupation et donc pas de recours légal lorsque leurs parcelles se trouvent protégées par des affectations de dizaines, voire de centaines d’hectares en faveur d’agrobusiness ou de personnalités influentes ou fortunées. Il s’observe qu’un même espace peut être réclamé par deux ou trois personnes. Ceci est dû au fait que les procédures légales sont peu ou mal appliquées.
C’est dans le cadre du projet d’Appui multisectoriel à l’amélioration quantitative et qualitative durable de la situation alimentaire et nutritionnelle et à la coexistence pacifique et inclusive des populations affectées par le conflit dans l’est de la RDC ( Ituri et Nord -Kivu) que l’ ONG ACPEJ a organisé un atelier sur l’accès et la Gestion des terres : PREVENTION AUX CONFLITS FONCIERS ET ACCES AUX TERRES qui a réuni les autorités coutumières, les points focaux et des présidents et secrétaires des différents Comités Villageois de Paix et le président de la jeunesse venant du territoire de Rutshuru , dans le groupement BISHUSHA, chefferie BWITO et en territoire de Masisi, groupement BASHALI, chefferie BASHALI MOKOTO. Cette activité a été organisée pour renforcer la capacité des autorités et des dirigeants communautaires afin d’être en mesure de gérer les différents conflits d’une manière pacifique pour la coexistence et la cohabitation pacifique entre les différentes couches sociales de la communauté.
Dans le cadre coutumier, cette rencontre avait comme objectif de comprendre le mode de gestion de la terre dans la société traditionnelle et de comprendre les difficultés de mise en œuvre de la loi écrite dans les communautés locales, afin de pouvoir les expliquer clairement aux autres membres de la communauté mais aussi à identifier les dispositions légales du droit foncier et les principes de gestions traditionnelles de la terre.
Après cette rencontre de 3 jours, les participants ont été en mesure : d’évaluer le mode de gestion de la terre dans la société traditionnelle ; d’élaborer une liste d’éléments aidant à comprendre les difficultés de mise en œuvre de la loi écrite dans les communautés locales ainsi que d’identifier les dispositions légales du droit foncier et les principes de gestions traditionnelles des terres. Il sied de noter que les conflits invoqués lorsque plusieurs groupes cherchent à défendre des intérêts qu’ils jugent incompatibles , interviennent un participant. C’est pourquoi les communautés peuvent donc se mobiliser facilement lorsque des problèmes fonciers surgissent, faisant de la terre un élément central du conflit.